Médecins et accès aux soins : comment aider les malades ?
Mercredi 7 mai 2025 sur Microsoft Teams
Franck Devulder, Président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF)
Les initiatives pour améliorer l’accès aux soins se multiplient, mais les tensions entre mesures incitatives et coercitives demeurent vives. La proposition de loi du député socialiste Guillaume Garot, adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale début avril 2025, a relancé le débat sur la régulation de l’installation des médecins. Ce texte prévoit de réguler leur installation dans les zones bien pourvues selon le principe « une arrivée pour un départ ». Cette initiative a suscité une vive opposition de la part des syndicats médicaux, qui y voient une atteinte à la liberté d’installation et une mesure potentiellement contre-productive.
En réaction, le Premier ministre François Bayrou vient de présenter un « pacte de lutte contre les déserts médicaux » axé sur la solidarité territoriale. Ce plan propose que les médecins exerçant dans des zones bien dotées consacrent jusqu’à deux jours par mois à des consultations dans les zones en tension. Cette approche, initialement basée sur le volontariat, pourrait devenir obligatoire en l’absence de résultats probants. Le gouvernement mise également sur des mesures incitatives, telles que l’augmentation du nombre de places dans les études de santé, la diversification du recrutement des étudiants en médecine et la simplification des démarches pour les professionnels de santé.
Plusieurs syndicats, dont la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), expriment leur scepticisme face à l’efficacité des mesures proposées. Ainsi, la CSMF a avancé 6 propositions reposant d’une part sur une restructuration de l’offre de soins au niveau territorial, associée à un rôle accru de la part des collectivités territoriales, d’autre part sur la formation, notamment en universitarisant les territoires. Pour le syndicat, améliorer l’accès aux soins passe par des incitations fortes, une meilleure organisation et une simplification administrative, sans remettre en cause la liberté d’installation. Alors que le débat reste vif, la question demeure : comment garantir un accès équitable aux soins sans fragiliser l’attractivité de la profession médicale ?
Réécoutez l’intervention de Franck Devulder au café nile
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